dimanche 5 octobre 2008

Hampi ou quand Le Livre de la Jungle devient réalité

Après deux mois scotchées à Pune, Nina (accompagnée d’une de ses amies, Esther), Zoé et moi avons décidé d’arrêter de péter un câble et donc de prendre 10 jours de vacances pour aller vadrouiller à Hampi et ses alentours. Notre trip roots à l’arrache commença un jeudi soir à attendre notre semi-sleeper bus, direction Hospet : 500 km et 12 heures après avoir été secouées comme dans un panier à salade, nous arrivions entières à Hospet où nous prîmes un autre bus pour Hampi, à une demi heure de là. Hampi : souvenez-vous de cette fameuse scène où Mowgli se retrouve au milieu d’une bande d’Orang-Outans, perdus dans des ruines envahies par la jungle et les lianes. Et bien vous êtes à Hampi, avec une rivière en plus, et des touristes à la place des Orang-Outans. Reste quand même les macaques qui pullulent à chaque coin de ruines, surtout depuis le tournage du film Hanuman…

Autour d’une rivière, parsemée de palmeraies et de bananeraies, se découvrent la cité sacrée, au bord de l’eau, et plus loin, la cité royale. Les temples se détachent des éboulements millénaires de pierres ocres, frappées de soleil. Les paysages grandioses laisse le visiteur hagard, sans voix. Il règne une certaine mélancolie dans ces ruines longtemps oubliées, vestiges d’un puissant empire passé, détruit, celui des Vijayanagar. Des ruines antiques qui ne datent en réalité que du XVème siècle ; mais quelle importance a la durée ici ? Aucune. Tout est figé.
Point historique : Hampi était la capitale de l’empire des Vijayanagar, plus ou moins dans le Sud de l’Inde ; rivalisant de puissance avec Bénarès, elle connue son apogée sous Davaraya II, de 1424 à 1426, et sous Deva Raya de 1509 à 1529. Au plus fort de sa puissance, notre guide nous a appris que la ville comprenait 500 000 habitants, 1 million de soldats, 50 000 chevaux et 10 000 éléphants, dont les préférés de Deva Raya logeaient dans de luxueuses étables. Mais tant de richesses et de puissance suscitent la jalousie, si bien que les sultans du Nord s’allient et prennent d’assaut Hampi en 1565 : la ville est mise à sac, brûlée, abandonnée puis oubliée jusqu’au XIXème siècle. (Moi aussi j’ai bien lu le Guide du Routard !).

Nous avons donc visité des temples, des temples et puis encore des temples, perdus dans les bananeraies. A 6h du matin, le soleil jaillit derrière les rochers et chasse les ombres des statues. Autant vous dire qu’après une balade plus que matinale, nous avons passé la moitié de la journée à lézarder sur la terrasse de l’hôtel au bord de la rivière, hôtel paradisiaque, excentré du village où nous dormions dans des huttes en bambou.
Enfin, le temple de Vithala, au crépuscule, quand le soleil rosit les pierres, fut notre dernière étape. Les hordes de touristes étaient remontées dans leur car, le calme était revenu ; un groupe de femmes en saris accompagnées d’enfants et de quelques hommes colora l’endroit un instant, le soleil illumina les pierres une dernière fois, puis ce fut la nuit.
Les ombres irréelles et l’incroyable douceur d’Hampi se quittent à regret…

Aucun commentaire: