mercredi 10 septembre 2008

Ganesh Festival

Hadrien, dit H pour ne pas confondre avec l'autre Hadrien de Sciences Po, et Zohreh
Procession pour Ganesh sur Aundh Rd
Celui qui est chargé de danser avec le drapeau


Ça y est, les festivités ont commencé : 10 jours entiers, rien que pour Ganesh, le dieu à tête d’éléphant : chance, savoir, et levée des obstacles, pas étonnant qu’il soit populaire le Ganesh. Ce festival est surtout célébré à Pune et Bombay, où au terme des 10 jours, les idoles seront immergés dans le fleuve, ou dans la mer en ce qui concerne Bombay. S’il est l’occasion de nombreuses pujas (offrandes), c’est aussi l’occasion de faire beaucoup de bruit. Dans toutes les rues, les autels à Ganesh ont fleuri, entouré de speakers diffusant de la musique bollywoodienne, et l’installation des idoles à donner lieu à de nombreuses processions où le but est de faire le plus de bruit grâce aux tamtams et aux pétards. Je suis allée en voir une près de l’université : avec les drapeaux, cela créait une ambiance un peu CRIT (petit instant de souvenir ému), la bière et les insultes aux provinciaux en moins. Mais le niveau sonore était le même.
Aujourd’hui nous sommes allés à la cérémonie d’ouverture du Festival, sponsorisé par IDEA, l’opérateur téléphonique du groupe Adytia Birla (un grand groupe comme Tata). L’endroit était donc recouvert de banderoles jaunes IDEA, absolument magnifique. Nous étions dans un auditorium, au Nehru Stadium, où avait lieu l’événement. Entre des discours sopo en maharati et des remises de récompenses pour on ne sait pas trop quoi, nous avons assisté à des shows de danse indienne superbes. Ils devaient probablement raconter des bouts de l’histoire du Maharashtra, avec un sens aigu du nationalisme, comme ils savent si bien le faire dans cet Etat (le Maharashtra est un des centre du nationalisme hindou). Laissons de côté toute considération politique à la Sciences Po : les saris éclatants de couleurs, les bijoux, les lumières et les danses, dans une parfaite ambiance maharadjo-bollywoodienne, étaient magnifiques ! Je suppose que la plupart des danses étaient des danses punjab, très rythmée et ponctuée de temps morts où les danseurs restent figées dans une position, comme pour démontrer qu’au final certaines choses sont immobiles malgré leur changement de forme.
Malheureusement, du fait de la piètre qualité de l’appareil photo de mes parents (papa, maman, désolé de vous l’apprendre, mais c’est la triste vérité), je n’ai pas de photos des danses. Si je peux en piquer à mes flatmates, je les rajouterai le plus vite possible ;) !

Patates améliorées

Marre de manger des patates vapeur au beurre et au persil ? Une recette rafistolée d’après une vraie recette indienne, pas très compliquée, voire carrément trop simple, devrait vous permettre de varier un peu les patates au beurre quotidiennes sans vous arracher la langue et la gorge ; elle accompagnera sûrement très bien une viande rouge.

Pommes de terres
Poivrons
Oignions

Cumin
Curcuma
Graines de moutardes
Piment rouge en poudre
Huile d’olive, sel, poivre

Dans une poêle, faire cuire et revenir les poivrons et les oignons dans de l’huile d’olive : ajoutez le cumin pendant la cuisson.
Faire cuire les pommes de terre coupées en petits dés à la vapeur ou à l’eau.

Une fois les patates cuites, les oignons et les poivrons fondants dans la bouche, versez les patates avec les oignons et poivrons : mélangez le tout, ajoutez le curcuma, les graines de moutardes et quelques pincées de piment rouge (le tout doit à peine arracher, voire pas du tout, selon les goûts de chacun). Laissez mijoter quelques minutes. Pas franchement compliqué, mais efficace !

mardi 2 septembre 2008

suite de la visite

Le très gros appel à la glande

Leur CROUS à eux, en moins cher et en bien meilleur, les épices en prime

Visite du campus

Quelques photos de la jungle qui me sert de campus

Mes copines que je croise en allant en cours

Main Building (qui est en travaux et qui sert à rien à part à faire joli sur les photos du site de la fac)

L'appel à la glande

Soirée contest : indian nightclub en mode je galère pour trouver une boîte qui ne ferme pas à 0.30 am

Samedi soir, j’ai testé pour vous la sortie en boîte. Il faut tout d’abord avoir en tête qu’aller en boîte en Inde n’est pas simple, mais plutôt expérimental. Déjà, tout ferme vers 1h30/2h, quand ce n’est pas avant à cause des descentes de police. Le parti au pouvoir dans le Maharashtra étant ultra conservateur et nationaliste, faire la fête n’est pas vraiment du goût de ces hindous fanatiques, d’où ces lois qui imposent aux bars de fermer vers 11h/11h30 et aux boites vers minuit/1h. Dites donc adieu aux bamboulas jusqu’à pas d’heure. Ensuite, après vous êtes fait jeter du bar à 11h, il vous faut trouver un endroit où continuer la soirée. La boîte du palace Le Méridien, répondant au charmant nom de « Scream », étant complète dès 11h30, retour à la case départ. Vous retrouvez alors devant un bar en train de fermer, le colloc d’une amie, et direction une autre boîte au sud de la ville, au nom étrange de « Caviar »… conceptuel. L’endroit fait très boîte clandestine, on-a-pas-le-droit-d’être-ouvert-mais-un-backshish-et-l’affaire-est-réglée. Ambiance clandestino-enfumée dans une salle basse de plafond, sur fond de soul et musique africaine, tous dégoulinant de sueur (nice !) ; j’ai parfois eu l’impression d’être dans un sauna que dans une boîte. Normal car vendredi et samedi, c’est African Night. D’où l’impression d’être plutôt en boîte au Kenya ou au Sénégal qu’en Inde.
Pour cause de descente de police, le « Caviar » a fermé à 1h30 au lieu de 2h30… putain de pays parfois ! ça me donne des envies de révolution étudiante devant tant d'apathie intellectuelle et de conservatisme moral!!!

Pad Fry arrosé de sauce satayesque sur lit de nouilles de riz

Un plat pire que bourratif, spécial goinfre affamé, recette de mon flatmate canadien Paul, d’où la sauce au Peanut Butter.

Pour environ 8/10 personnes

En guise d’introduction, commençons par la sauce, very easy
-1 petit pot de peanut butter
- Sucre brun (je n’ai pas les proportions mais d’après expérience gustative, la sauce ne doit pas être trop sucrée)
-Sauce soja (en proportion suffisante pour que le mélange prenne une couleur brun foncé)
-Lait de coco (une boîte de conserve environ)
-Un peu de noix de coco, fraîchement pilée ou en poudre (meilleure fraîche évidemment)
-Pépins de piment rouge
-Noix de cajou pilées
-Eau et sel
Mélangez tous les ingrédients ensemble ; je n’ai pas les proportions mais en y allant à l’aveugle, faites en sorte qu’une saveur ne prenne pas le pas sur les autre : ni trop sucrée, ni trop de sauce soja…. Et je remercie la personne qui d’après expérimentation trouvera les bonnes proportions ☺. Servir chaud

Le Pad Fry maintenant : une bonne grosse poêlée de chou-fleur, poivrons, poix chiches et autres aliments hyper light.
Ce repas de goinfre se cuisine en trois parties. Rappel de la problématique : que manger avec une sauce au peanut butter sans que cela soit léger ?

I. Ce qui va vous caller l’estomac
-Pois chiches
-Tofu
-Noix de coco
-Noix de cajou
-Huile d’olive
La veille, mettez les poix chiche à gonfler dans une casserole d’eau.
Pilez les noix de cajou, récupérez et pilez la chair de la noix de coco. Dans de l’huile d’olive, faites revenir et cuire les poix chiches, le tofu coupé en dé, les noix de cajou et de coco pilées. La cuisson prend du temps, environ 30 minutes le temps que les poix chiches cuisent.

II. Ce qui va vous donner l’illusion que votre plat est quand même équilibré
Comme tout cela à l’air bien pesant sur l’estomac, quelques légumes vont vous aider à donner une illusion d’équilibre et de 5 fruits et légumes frais par jour.
-6 œufs
-Piment rouge (ceux dont vous avez récupéré les pépins pour la sauce, histoire de se la jouer économique)
-Oignons
-Poivrons
-Carottes
-Chou-fleur
-Huile d’olive
Cassez les œufs dans un plat, auxquels vous ajouterez un peu de piment rouge pilé.
Faites cuire dans l’huile d’olive les poivrons et les carottes coupés en lamelles, le chou-fleur et les oignons. Ajoutez votre préparation d’œufs quand les légumes sont cuits ; laissez le tout cuire ensemble encore quelques minutes. Hors du feu, mélangez à la première préparation.

III. Ce qui va donner du goût à tout cela
Maintenant que l’on a les deux parties de notre plat, thèse et antithèse, il nous faire la synthèse de tout cela.
-Ail
-Vinaigre
-Menthe (en petite quantité)
Dans le vinaigre, ajoutez de l’ail coupé en petits morceaux et un peu de menthe. Mélangez cette sauce avec le plat (allez-y mollo sur le vinaigre, le Pad Fry ne doit pas non plus sentir que le vinaigre !)

Conclusion.
Servez sur un lit de nouilles de riz (les nouilles chinoises), simplement cuite avec une pincée de sel. Nappez d’un peu de sauce peanut butter, que vos convives pourront ensuite rajouter à leur guise (et à celle de leur estomac).
Que celui qui a faim après ce Pad Fry se fasse connaître.
Et en dessert, vous avez deux solutions : vous la jouer comme nous petit joueur en mangeant de la pastèque saupoudré de noix de coco. Ou enchaîner avec un dessert bien bourrin.

Le chai : plus qu’un thé, une institution



Vous trouverez une odeur de chai partout en Inde, sucré et parfumé à la fois : le chai brûlant accompagne vos trajets en train, votre petit-déjeuner ou votre déjeuner. La pause chai est un rituel permanent, et quand quelqu’un est unvailable, vous pouvez être certain qu’il est en train de siroter son chai. Doux ou épicé, amer ou sucré, tout dépendra de votre humeur. Mon préféré reste pour l’instant le grand classique sweet chai, d’une simplicité déconcertante à préparer.
Ajoutez des feuilles de thé dans de l’eau bouillante : laissez infuser quelques minutes. Ne lésinez pas sur la dose de feuille, le thé doit être bien noir ! Ajoutez du lait chaud : les proportions qui me semblent à peu près correctes sont half water/ half milk. Mais on peut sans hésiter essayer un tiers eau/ 2 tiers lait. Rajoutez ensuite du sucre, la dose si vous voulez un chai bien doux, un peu moins si vous le préférer plus amer.
Mais si vous êtes tentés par le « chai masala », plus épicé, rajoutez un mélange d’épices spécial pour ce fameux chai, que vous trouverez sans doute dans toute bonne épicerie indienne !

Cuisine expérimentale : poêlée de légumes sur son lit de riz

TADAM! Enfin les premières recettes de cuisine après 1 mois et demi à bouffer comme 4 (amis goinfres et affamés chroniques, les recettes qui suivent vous sont dédicacées)
et encore une spéciale kassdédi à ma cousine Elodie qui vient d'avoir 30 et qui a un super blog de recettes, justement, que vous pourrez aller voir par là: http://troisgourmandes.vox.com

Histoire de varier un peu le riz quotidien (« tu reprendrais bien un peu de riz avec ton riz ? » dixit Zoé), ajoutez quelques légumes enrobés d’épices : pour les palais de petits joueurs, sachez que cette recette de ma composition (la classe, je sais) n’allumera pas un brasier au fond de votre gorge, bien au contraire.

Ingrédients (pour beaucoup de personnes, diminuez les quantités si vos invités décident de déserter votre table)

Légumes
2 Oignons
3 poivrons
Une bonne quantité de tomates

Epices
Gingembre
Ail (le mieux du best est de trouver de la pâte d’ail et de gingembre : on en trouve en Inde, essayez d’aller jeter un coup d’œil dans le quartier indien de Paris ou autre ville : cela se présente sous forme de sachet sous vide à mettre au frais, oui cela semble étrange dit comme ça, mais c’est plutôt pas mal)
Curcuma
Graines de moutardes
Graines de cumin

Faites revenir dans de l’huile d’olive les oignons et les poivrons en y ajoutant une noix de pâte d’ail et de gingembre. Si vous ne trouvez pas cette fameuse pâte, de l’ail normal coupé en petits morceaux et du gingembre en poudre devraient faire l’affaire. Une fois tout cela cuit, les onions et les poivrons fondants dans la bouche, ajoutez les tomates coupées en dé, un peu d’eau bouillante et le curcuma. Laissez mijoter 5 minutes ; ajoutez ensuite les graines de moutarde et de cumin, puis relaissez mijoter quelques minutes. Servez avec du riz blanc.
Essayez d’accompagner avec des côtelettes d’agneau ou du poulet cuit avec du gingembre et du curcuma. (Pas encore testé, j’attends vos suggestions !)

Oisiveté



Je m’attendais évidemment à être en vacances durant cette 3A. Je ne pensais pas tomber dans une oisiveté telle. Mon dieu que je glande ! Je crois que les aprem au Bizuth sont une occupation prenante à côté de mes journées à Pune. Les journées se déroulent entre les cours, une ou deux heures par jour, mais cinq le jeudi diantre quelle journée difficile !, les restaurants et les heures de glande dans des cafés ou à l’appart. Les journées sont remplies de senteurs de chai, de café et d’épices, de volutes de tabac, de flâneries dans les rues de la vieilles villes, entre coups de klaxons et magasins de tissus. Les shishas embaument nos soirées, assis sur des tapis à écouter du jazz. Oisiveté et paresse, nonchalance de l’Inde qui se retrouve dans le rythme lent des Indiens déambulant dans les rues. Tout est lent, et placide comme le rythme des vaches errant dans les allées du campus.
Trop dur la vie d’expat… !

(alors je précise que la photo sort tout droit de google image, et non pas de mon appareil. Les photos qui vendent du rêve from Goa n'existent pas encore. Seulement l'hiver quand vous vous les pèlerez à Paris, à NY, à Toronto ou à Edinburgh, NIARK!)

Bollywood time : Singh is Kingh (admirez au passage le pun)



Cette super- production fut notre première expérience bollywoodienne, en hindi non- soustitré siouplait ! Le scénario n’est pas vraiment très compliqué, juste que l’on ne comprend pas les « blagues » qui rendent la salle hilare. L’intrigue est très simple, digne des meilleurs scénarios d’Hollywood : dans un village du Punjab, au nord ouest de l’Inde, Happy, un sikh, doit aller rechercher Lucky, un autre sikh de son village devenu parrain d’un gang en Australie : il a besoin d’argent pour soigner le patriarche du village. Exciting, isn’t it ? Donc Happy quitte son village, se retrouve en Egypte, où il a le coup de foudre pour une beeeelle indienne, Sonia, plus ou moins avocat (d’après ce que j’ai compris). Ensuite direction l’Australie et ses gratte-ciels (je soupçonne certaines scènes d’avoir été tourné à Dubaï) où il retrouve Lucky et se fait jeter méchamment après lui avoir demandé de l’argent. Premier gros retournement créant un suspens insoutenable : Lucky est attaqué par un gang adverse et devient tétra-plégique : mais oh ! miracle ! juste avant d’être complètement paralysé, il réussit à lever le petit doigt pour désigner Happy comme son successeur. Happy lui a en effet en partie sauvé la vie. A partir de ce moment-là, notre héros sikh commence à se la jouer roi du pétrole en Australie, entre chemises en soie, maison kitsch à souhait, gang crapuleux et j’en passe. Il retrouve évidemment la fille de ses rêves (celle d’Egypte si vous avez bien suivi), évidemment maqué, sinon il n’y a pas d’amour impossible et nous ne sommes pas à Bollywood ! En gros, pour résumer la fin, ils sont à nouveaux attaqué lors du mariage de Sonia et de Ranjit, son boyfriend gentil mais niais ; et là paf ! ça a fait des chocapics ! Car Ranjit quitte Sonia, ayant compris qu’elle n’était plus amoureuse de lui mais de Happy ! Happily ever after.
Scénario très recherché donc. Mais qu’est-ce qu’on s’est amusé ! Les scènes de chant et danse sont incroyablement kitsch mais vraiment formidables : c’est strass, paillettes, plumes, costumes de star, robes de princesses, ça brille et c’est d’un bling bling qui ferait passer Sarko pour un austère marchand de tissu d’Amsterdam du XVI ème siècle tout droit sorti d’un tableau de Rembrandt (ou de Rubens, je confonds toujours)! La scène du coup de foudre entre Happy et Sonia était digne d’une pub L’Oréal ; pour avoir une idée, rappelez-vous le coup de foudre entre Astérix et la courtisane de Cléopâtre dans un film français désormais cultissime, la chanson d’Umberto Tozzi en moins… Dans Singh is Kingh, la scène se situe au même endroit (à peu près), mais Astérix est un sikh enturbanné et Cléopâtre une actrice Bollywoodienne. Et tout cela au premier degré ! Les scènes de poursuites et de fusillades à tout va sont également dignes de Charlie’s Angels et font passer James Bond pour un cascadeur de seconde zone !
Promis, je ramène ce film et sa BO, avec Snoop Dog pour la chanson du générique, attention c’est du très, mais alors très, lourd !