Badami, retour aux grottes et aux temples

Les grottes de BadamiVue sur le village

le bassin sacré
Ruelle

Le grès rouge remplace le granit à Badami, site magnifique et bien moins touristique qu’Hampi. Sous le soleil, nous avons visité les grottes hindoues et jaïnes nichées dans la falaise. Les immenses sculptures sont blotties à chaque entrée, et vous êtes accueillis par les visages calmes des avatars de Vishnu.
Malheureusement, la froideur et la vacuité de la pierre sont brisées par des hordes de touristes indiens moyens, sans discrétion aucune, qui semblent n’être là que pour tester l’écho des grottes et vous demander de poser avec eux pour des photos. Refus sec de notre part, marre des sourires abrutis de ces ados attardés. Bref, le touriste indien moyen est parfois pire que le touriste européen moyen en short et en chaussette dans les tongs. Lui au moins prend en photo les monuments !
Le lendemain, nous visitons, sous la pluie, le site de Pattadakal, à 30 kms de Badami : encore des temples, mais bien plus anciens qu’Hampi car ils datent du VI ème siècle. Les sculptures sont rattrapées par l’érosion, l’état brut de la pierre reprend ses droits sur le travail des hommes. Le retour en jeep locale était inoubliable, entre des sacs de blé, des écolières, des femmes en saris, les bras couverts de poussière. Ces nombreux trajets sur les routes cahoteuses des campagnes permettent d’avoir un aperçu sur ce que sont les campagnes indiennes : peu ou pas mécanisées, la terre est travaillée à la charrue et aux boeufs et les hommes partent la pioche à l’épaule. J’ai été aussi frappé par le monde qu’il y avait à Badami, « village » de 25 000 habitants. Des gens partout dans les rues, et des nuées d’enfants dans chaque ruelle de maisons blanches. L’équivalent en Europe serait un vieux village morne… Il ne faut pas oublier non plus qu’environ 2/3 de la population est encore rurale ici.