mercredi 13 août 2008
BREAKING NEWS : « Glorious day for India at Olympics »
Jour historique pour l’Inde qui vient de gagner, lundi 9 Aout, sa première médaille d’or individuelle de son histoire aux JO, ce lundi 11 août. Abhinav Bindra, « India’s golden boy », a remporté l’épreuve et est devenue la fierté nationale après avoir remporté l’épreuve de tir, 10m homme : la breaking news repasse en boucle sur toutes les chaînes du pays. «I think it was a great moment for India » a déclaré Bindra à la presse. Le premier ministre Mannhoman Singh l’a félicité en personne et sa maman a aussi déclaré que « (her) son has made the country proud ».
L’événement en lui-même révèle autre chose. Si la Chine et l’Inde sont considérées désormais comme des puissances majeures, elles n’ont absolument pas la même politique sportive. La Chine utilise le sport pour montrer à la face du monde qu’elle est belle et bien rentrée dans la compétition mondiale. Elle a pour cela mis en place de véritables usines à fabriquer des athlètes, où des milliers de jeunes sont repérés dans leurs villages et villes natales, envoyés dans ces académies et élevés, entraînés tels des bêtes de courses, souvent pour des sports qu’ils ont à peine choisis. Ils s’entraînent durant des heures et des heures et sont embrigadés pour être fier de leur pays, pour que cette médaille ne soit pas la leur mais celle de la Chine. Le résultat est devant nos yeux : la Chine rafle chaque jour plus de médailles d’or et caracole en tête du classement. L’industrie sportive chinoise participe de cette grande exposition que sont les JO pour la Chine. Ces jeux ne sont plus une compétition mondiale mais le moment de gloire de la Chine, gloire dont la lumière éblouit et éclipse tout le reste du monde
Au contraire, l’Inde n’a pas développé cette culture de pépinières d’athlètes. Le fait que la délégation indienne soit loin d’être aussi nombreuse que la chinoise (chiffres à vérifier) et qu’une médaille d’or soit devenue un événement national sont des éléments révélateurs de cette différence d’utilisation du sport à des fins politiques. L’Inde est-elle « en retard » dans ce domaine ? Au final, en a-t-elle besoin ? En effet, la Chine montre sa puissance au monde entier, mais elle la montre aussi à son propre peuple. Le régime chinois autoritaire, de plus en plus contesté, a besoin de se renforcer aujourd’hui et doit donc exhiber sa force, sa puissance et sa réussite à son peuple. Tandis que les Jeux sont probablement en train d’apporter à la Chine l’ouverture « démocratique » que beaucoup attendent et que beaucoup prévoyaient, le régime veut à tout prix renforcer son assise. En témoigne le choix du 8 août 2008. Or, le régime indien, démocratique depuis son indépendance, ne se sent pas tiraillé entre conservation d’un régime autoritaire et nécessité d’ouverture politique liée à une ouverture économique phénoménale depuis plusieurs décennies. Peut-on alors en déduire que l’Inde n’a pas besoin de cette culture du sport industriel comme en a besoin la Chine ? Il est vrai que beaucoup de pays qui n’en avait pas « besoin » pour les mêmes raisons que la Chine, ont vu un développement du sport comme divertissement de masse. De plus, l’Inde possède déjà le cricket, sport national qui occupe pléthore de conversations indiennes. Donc, entre le cricket, l’instauration ancienne d’une démocratie, et donc d’un régime qui n’a pas besoin de retrouver une nouvelle légitimité, et la possibilité de prouver au monde sa puissance et sa réussite par d’autres moyens, je serais tenter de dire que l’Inde ne ressent peut-être pas le besoin qu’à la Chine de cultiver des athlètes à la chaîne. Mais que se passera-t-il quand les Jeux seront accordé à Delhi ou à Bombay ?
(C’est drôle, mais il ressemble à Kevin Hiridjee, vous ne trouvez pas :p ? )
Moment de superficialité : les fashion faux pas indiens
Une speciale kassdedi a toutes et tous les fashion-victims
Les Indiennes portent la plupart du temps des saris ou des salwaar-kameez magnifiques. Colorées, brodées, mélangeant les tons chauds et froids, chaque pièce semble être unique. Elles sont auss parfaitement coiffées et maquillées, et leurs bijoux sont sublimes. Mais, gros problème, énormes fashion-faux-pas qui me fait régulièrement frémir ; elles sont des goûts de chiottes pour les sacs et les chaussures. Soit elles portent des baskets ou des sandales de mecs, soit se sont des sandales à gros talons carrés, à paillettes et à strass kitsch à souhait. Même chose pour les sacs : ils sont en plastique moiré, en faux croco brillant, ou alors ce sont des sacs à dos sans intérêts. Mêmes celles qui semblent avoir les moyens achètent de véritables horreurs, c’est affreux. Le rayon sac du Pune Central Mall, le bon mall à l’américaine, ne propose que des trucs moches et kitsch. Déprimant ! Heureusement, les sandales traditionnelles en cuir, style tongs, sont de véritables pantoufles et sont vraiment jolies. Il y a donc possibilité de trouver de jolies chaussures pour des prix dérisoires, mais malheureusement beaucoup d’Indiennes semblent être attirées par des tongs roses à paillettes et à talonnettes…
Autre fashion faux pas : les hommes. Si les femmes sont très bien habillées et ont pour la grande majorité conservées leurs vêtements traditionnels, les hommes ont tous adoptés la tenue occidentale jean/pantalon- chemise/polo/tee-shirt. Dit comme ça, effectivement cela peut sembler tout à fait normal. Mais là aussi plusieurs grosses taches. Tout d’abord, les pantalons sont souvent coupés à la mode seventies, c’est-à-dire taille haute et pattes d’eph’. So sex ! Ou alors, quand la coupe est potable, ce sont les couleurs qui détonnent, comme des jean pseudo délavés ou pseudo teints. Ensuite, certains portent des polos absolument affreux. Mais le pire est que tous sans exception portent des marcels sous leurs chemises, leurs polos ou leurs tee-shirts… ! Et là, quand la chemise est de couleur claire, ce qui est très courant, c’est le drame ! Bref, il faudrait faire une grosse campagne de prévention nationale pour éradiquer ce fléau que représente le port du marcel sous la chemise.
En plus, la tenue traditionnelle masculine, tout en coton, composée d’une chemise ou d’une kurta masculine et d’une sorte de tissu replié entre les jambes pour faire une sorte de bermuda est d’une part bien plus esthétique et d’autre part bien plus confortable qu’un jean et qu’une chemise en pur synthétique. Mais que voulez-vous, le jean et le polo font plus occidentaux…
Photos a suivre egalement
Shopping à l’Indienne
Day trip to Mahabaleshwar, the end
Ensuite, grosse ambiance pump it up in da bus : pas mal de gens se sont mis à danser sur de la musique iranienne, c’était la folie, je ne vous raconte pas ! En tout cas, la musique iranienne est plutôt sympa : j’ai eu l’impression d’entendre de vieilles mélopées sorties du fin fond des âges, assez bien remixées. Bref, changement d’environnement sonore complet, qui a un petit côté déroutant au début.
C’est donc épuisés et trempés que nous rentrons à Pune, bien content de cette journée passée en pleine cambrousse dans le brouillard et sous la pluie. Nous n’imaginions pas que la mousson pouvait ressembler à cela, à cette ambiance déroutante et mystique d’une ville perchée dans les Ghats occidentaux du Maharashtra.
Day trip to Mahabaleshwar 8
Lost in the middle of nowhere
C’est ensuite trempée comme jamais que je suis allée visiter un petit temple tout perdu, dans old Mahabaleshwar. Rien que la sortie du car vous entraînait dans une ambiance fantastique, au milieu des nuages. Plus aucun repères spatio-temporels ici, plus rien autour de ce vieux village perdu au milieu de nul part. Le temple, Panchganga Mandir, contiendrait les sources de cinq rivières, dont la Krishna. Un grand bassin est entouré d’un cloître et de l’eau jaillit de la statue du taureau de Krishna (un jour je vous raconterai l’histoire, quand on me l’aura appris^^). L’endroit envahi d’une brume humide est sombre et froid, les pierres noires sont ruisselantes d’eau et seuls les autels éclairent le lieu d’une faible lumière. L’ambiance est mystique, irréelle et tout semble surgir de la nuit des temps. Où sommes-nous ? Il faut sortir pour le savoir car le lieu vous fait perdre toute notion du temps et de l’espace.
Autre pause, « goûter » à 19h : Mahabaleshwar est réputée pour ses fraises, mais ce n’est pas la saison donc nous nous rabattons sur les confitures, et sur une énorme glace qui recouvre un brownie, le tout noyé dans du chocolat brûlant, et agrémenté d’un café pour ma part. Je tiens à préciser que nous avons passé notre journée à manger : entre les cookies fourrés aux dates de Zohreh, les amandes et les Pringles achetés par Jordan, le déjeuner, les cookies, la glace, les maïs grillés et les pâtes en rentrant, nous nous sommes méchamment goinfrés. Il faut dire que ce pays donne faim, c’est assez impressionnant.
Day trip to Mahabaleshwar 7
Day trip to Mahabaleshwar 5
Day trip to Mahabaleshwar, fil dentaire
Day trip to Mahabaleshwar 3
gros zef au sommet
Après une pause petit déjeuner dans un endroit perdu, nous arrivons à Panchgani pour grimper au sommet d’un plateau afin d’admirer le paysage. Entre les bourrasques de vent, les mecs qui veulent te faire payer 200 roupies un tour à cheval et le brouillard, le paysage s’est en fait limité à un vague aperçu de la vallée.
Moment de gros délire près de la barrière où l’on se prenait tout le vent (démonstrations en photos)
Pause déjeuner à Mahabaleshwar dans la pluie et le brouillard : en mode ambiance ville fantôme et château hanté écossais, remplie de chèvres et surtout d’une super boutique de chaussures : 3 paires pour 15€, le bonheur.
Day trip to Mahabaleshwar 2
Day trip to Mahabaleshwar 1
Shisha Cafe
Jordan et moi
H
Paul
Bombay, random pic' 2
CSTM; anciennement Victoria Terminus, mais le nationalisme hindou etant passe par la, la gare classee au patrimoine mondial de l'UNESCO a ete renomme du nom d'un celebre roi du Maharashtra, Chatrapati Shivaji. D'ailleurs, tout a une tendance a s'appeler "Chatrapati Shivaji quelquechose", comme l'aeroport de Bombay
Bombay, random pic'
Administration blues
Premier niveau, leur faire comprendre ce qu’on est (« foreign students from Paris, yes we are exchange students, no we don’t apply for a 2 years degree »), leur montrer nos lettres d’admission provisoires. Deviner qu’il faut attendre devant tel bureau que telle personne vienne nous parler pour nous dire qu’elle est notre prochaine mission, si toutefois nous l’acceptons. Obtenir les papiers d’inscriptions, les remplir en 3 exemplaires. Les faire tamponner au bureau central. Vérifier auprès de Sciences Po si on doit bien payer 80$ de « registration fees »(et hop ! deux jours à rien faire !). Payer ses « registration fees » : pour cela, revenir au bureau central, remplir le papier rose en 4 exemplaire, le faire tamponner dans un autre bureau (30 minutes d’attente) puis direction la Central Bank of Maharashtra. Grosse mission vue la file : 2 heures d’attentes, fees payés. Ensuite, retour au bureau central pour donner le reçu. Dossier complet, première mission accomplie. Attendre 4 jours pour récupérer la lettre définitive, précieux sésame qui ouvre un autre monde bien plus lointain pour le moment : les inscriptions pédagogiques.
Seconde mission : le logement. Obtention aisée de l’appartement, mais premier obstacle : deux jours de ménage. Enième remplissage de papiers, énième passage à la photocopieuse pour passeport-visa-lettre d’admission (la Sainte Trinité qui ouvre des passages secrets). Re-remplissage du papier pour la banque afin de payer le loyer. Tamponnage du-dit papier. File à la banque, paiement du loyer. Retour au bureau du logement, rendu du reçu et obtention d’un autre précieux sésame : la preuve de logement.
Ces documents réunis, vous passez au niveau supérieur et vous changez de monde pour la troisième mission : l’enregistrement au FRRO, le bureau de l’immigration au commissariat de Police pour obtenir la carte de séjour (nécessaire pour passer la frontière au retour… logique). Evidemment, vous gagnez en résistance et en patience, malgré quelques craquages nerveux (nombreux fous rires pour rien).
Troisième mission, la plus éprouvante nerveusement. Passage à la photocopie (les boutiques « Xerox » : donc ça donne « xerox passport » en langage codé). Remplissage de papier, en 4 exemplaire, agraffage de photos. Puis obstacle : le bureau lui-même : une queue anarchique, des gens qui grugent, plusieurs bureaux avec des gens dont on ne sait pas à quoi ils peuvent bien servir, secrétaires qui jouent aux cartes sur leurs ordinateurs au lieu de vous aider, fonctionnaire qui vous fait reculer (retour à la case départ), papiers pas dans l’ordre. 2h30 après, votre dossier est jeté par terre sur une pile de dossiers similaires et « revenez dans un mois ». Si vous n’avez pas fait de crise de nerfs à ce moment précis, vous passez dans le monde des inscriptions pédagogiques.
Quatrième mission : obtenir des cours. Pas de cyber-lutte comme à Sciences Po, et bizarrement, ça ne manque pas. Mission en cours pour le moment. Mais les head des departments sont gentils. La quête secondaire est ici de trouver des cours qui ne durent que deux heures et non pas quatre, ce n’est pas comme si on était venu pour bosser.